mardi 16 mars 2010

Lyse

Chronique LYSE « Je suis Wallace Hartley »
By V.N
16 mars 2010

Attention, Lyse débarque. Et pas qu’un peu, pas à moitié, pas en demi mesure, pas en douceur. Non Lyse arrive, comme une urgence, comme une évidence, avec un premier album qui risque fort de mettre tout le monde d’accord.
Dés le premier titre de ce premier album, « Massachussetts », on comprend qu’on a à faire à du lourd. Pas de compromis, pas de « son actuel » pour jeunes parisiens, pas de musique « tendance » qu’on nous rabâche à la radio, Lyse ne fait ni du garage rock ni de la pop folk, mais juste du rock, pur, entre grunge et stoner, avec du gros son et des cris plein la gorge. Des riffs qui font mal, des mélodies qui entêtent, de l’électricité et de la nervosité à fleur de peau. Lyse a la hargne et ça nous fait du bien.
Oui, mais Lyse ne se contente pas de faire du rock « a l’anglo-saxonne ». Ici, le groupe prouve que la langue française peut se manier et se lier avec fluidité et musicalité au son rock. En Français, avec du sens. Oui, mais aussi en français, qui sonne. Les mots se marient à la musique à la syllabe près, et nous rappellent que la voix est aussi, et avant tout, un instrument. Et quelle voix ! Prenez la voix rauque d’un Cantat, les cris écorchés d’un Cobain, ajoutez y un peu de crooner et d’envolées à la Buckley, et vous obtenez la voix magistrale de Lyse. Douce et torturée sur « Wallace Hartley », sauvage et viscérale dans « Molotov ». Autant vous dire que Dorian Sim, a du coffre, mais aussi de la nuance et de l’élégance comme peu de chanteurs actuels.
A écouter le cinquième titre de cet opus « Vamos a piano », on est obligé de remuer la tête, et de fredonner, un tube rock comme on n’en espérait plus…et on se dit que le rock en France est capable de concurrencer les plus grands, et qu’il vient de se trouver un nouveau nom : Lyse.
4 lettres pour un prénom féminin, pour un rock à la fois sombre et torturé, sauvage, violent et sensible à la fois, plein d’une rage élégante.
Le groupe a choisi « wallace Hartley » comme figure prédominante de l’album, chef d’orchestre devenu mythique du Titanic qui continua à jouer durant le naufrage de celui-ci. Lyse, un groupe qui continue à jouer quand le monde autour s’échoue ? Voilà une belle métaphore qui se ressent tout au long de l’album et laisse sans voix jusqu’à la dernière goutte, jusqu’à la dernière note du magnifique « Babel ».
Ne vous dites pas que Lyse est un très bon groupe de rock français, ca n’en est pas un. C’est un très bon groupe de rock tout court, qui en plus, chante en français !
Et que nos voisins anglosaxons nous envieront très bientôt.

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